Pluie et vent sur Télumée Miracle de Simone Schwartz-Bart : commémorer, une autre manière de raconter l’esclavage

« J’entends les paroles, les éclats de rire de man Cia là-bas au milieu de ses bois, et je pense à ce que en est de l’injustice sur la terre, et de nous autres en train de souffrir, de mourir silencieusement … Continue reading

Hommes noirs, femmes noirtes : une misogynoir née avant la honte

Dans ce grand système qu’est le racisme et ses dominants, il y a toujours des impacts dans les communautés concernées. D’une fausse querelle incessante entre les Africains et les Antillais en passant par le colorisme, les problèmes intracommunautaires sont multiples – … Continue reading

News : Le blog a maintenant sa newsletter !

Certains ont déjà découvert la Newsletter d’Avril, mais je ne l’avais pas annoncé en bon et du forme. Le blog a sa newsletter. Découvrez-là celle d’Avril exceptionnellement ici !

Cette newsletter sera chaque fin de mois un mini-sommaire sur un thème, regroupant plusieurs articles du blog, avec quelques extras ( articles en exclusivité, petites anecdotes, et teasers sur les choses à venir sur le blog… Yep, on est comme ça, nous,héhé).

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[JustFollowMe] Une si longue lettre, de Mariama Bâ

Publié originellement sur Just Follow Me, en 2012.

Euro-africain ? afro-européen ? Dans une tentative d’explorer une littérature afropéenne, après un voyage avancé dans la littérature afro-américaine, il était difficile de définir les thèmes et les limites de cette autre littérature méconnue et, surtout, de savoir ce que j’y cherchais. J’ai rencontré Toni Morrison dans la bibliothèque de ma mère et, c’est là même que je rencontre Mariama Bâ et son roman, Une si longue lettre.

Lettre ouverte d’une femme.

 

Dans cette lettre, une voix, celle de Ramatoulaye le lendemain du décès de son époux Modou. A travers les pages, on découvre les premiers amours et les difficultés d’une femme sénégalaise qui sera restée fidèle à son mari jusqu’au bout, par amour. Et ce, malgré sa seconde femme, malgré les mensonges, malgré le regard des autres, malgré l’humiliation, malgré ses efforts d’être une bonne épouse et une bonne mère ; car, oui, il ne s’agit pas d’une romance à sens unique, mais bien l’ode d’une femme africaine qui ressemble à beaucoup d’autres. Au cours de son deuil, le personnage principal s’interroge donc entre  qui elle est et a été, et celle qu’on lui demande d’être.

 

Entre restitution d’une culture emplie de rituels et message féministe, Mariama Bâ  donc hommage à « la » femme africaine considérée, à tort, comme non-féministe ; cette femme que nous peinons parfois à comprendre avec notre idée de l’indépendance de la femme, qui nous paraît soumise sous nos yeux emplis d’incompréhension et de dédain. Bâ nous contraint à voir une autre forme de lutte plus indicible, cachée derrière une acceptation sociale de la polygamie au détriment de l’individualité. En effet, si Ramatoulaye accepte bien des choses, elle revendiquera toujours l’importance de l’éducation des femmes et la place de celles-ci dans la politique africaine, par exemple. Elle élèvera ses filles, malgré l’écart intergénérationnel qui se creuse entre les boubous et les jeans taille haute. Enfin, les derniers chapitres viennent nous montrer, dans une envolée lyrique et commune à toutes les femmes, l’envie d’être entendue. Et c’est bien là le rôle de la lettre : interroger, dénoncer, et agir.

 

Ramatoulaye, c’est donc une femme qui lutte différemment et il nous incombe, si ce n’est de la comprendre, au moins de l’écouter.

Féminisme intersectionnel : quand les femmes africaines ont une voix.

 

Pour ceux et celles qui s’intéressent aux enjeux actuels du féminisme – ou simples débutantes comme moi -, vous n’êtes peut-être pas sans connaître la question de l’intersectionnalité, soit la prise de conscience qu’il y a différentes femmes (origines ethniques, sociales, religions, etc) dans le mouvement qu’est le féminisme. Ces différences posent la nécessité d’analyser différentes problématiques, dénonçant ainsi un féminisme à la représentation unicolore et privilégié.

Quel rapport donc avec Mariama Bâ ? Mariame Bâ est l’exemple même d’une voix africaine féministe, dépassant ainsi l’idée préconçue qu’aucune contestation n’est faite face à des traditions patriarcales, encore présentes aujourd’hui en Afrique. Dans une écriture fine, tantôt résignée, tantôt assumée, son personnage dévoile dans ses lettres une lutte intérieure et une conscience de ces injustices.

 

Elle se confronte également au jugement hâtif des femmes occidentales que nous sommes. Et dans l’articulation de paradoxe, l’auteur nous apprend que les femmes africaines ne sont pas si différentes des autres. Derrière la polygamie, se cache également des mères de famille élevant seules leurs enfants, sans nécessairement d’aides financières du dit époux, par exemple. D’autres, comme la destinataire de la lettre, Aïssatou, parte.

 

Entre spécificité et universalité, Mariama Bâ étaye l’épouvantail de ces modèles de femmes que l’on a parfois vu, aperçu, çà et là, aux quatre coins de notre vie et du monde.

The French Approach to “Anti-racism”: Pretty Words and Magical Thinking

Un super article à lire d’une experte afro-américaine sur le racisme en France

Aware of Awareness

I first came to France twelve years ago during my junior year abroad. I was the first person in my family to get a passport and I could barely contain my excitement. In the winter of 2003, two years before the riots that followed the untimely deaths of 15 year old Zyed Benna and 17 year old Bouna Traore, I landed in Paris bright-eyed and bushy tailed, armed with a very shaky grasp of French and a naive fascination with this beautiful country.

As an African-American, I was vaguely aware that France did not deal with issues of race the way we do in the United States. And when I happened to forget, French white people were keen to remind me. In one of the sociology classes I took at a university in the south of France, I hesitantly raised my hand to ask a question. The white French professor had…

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